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Des axes à grande vitesse qui réduisent la voilure. Après le passage du périphérique à 50 km/h acté par la Ville de Paris, la Seine-Saint-Denis affiche sa volonté de lui emboîter le pas. Bagnolet, Bobigny, Bondy, Le Pré-Saint-Gervais, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin et Romainville, les neuf communes d’Est-Ensemble, ont signé un plaidoyer pour « des autoroutes apaisées » lors d’un conseil de territoire le 24 septembre 2024. Avec l’ambitieux pari de transformer voies rapides en « boulevards métropolitains » et « avenues » vertes et même accessibles aux piétons.
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Un territoire fracturé et pollué
Le territoire, qui compte 180 000 habitants vivant à moins de 500 m d’une autoroute, fait face à d’importants enjeux de santé publique et de fracture urbaines et sociales, avec un territoire lézardé d’autoroutes et fortement pollué, concentre certains des plus gros points noirs environnementaux de la région, comme par exemple la balafre imposée par l’échangeur de la porte de Bagnolet.
L’intercommunalité présidée par le maire (PCF) de Montreuil Patrice Bessac affiche donc sa volonté de réduire drastiquement la place de la voiture sur son territoire.
Des autoroutes à 50 km/h ?
Le plaidoyer établit plusieurs mesures à mettre en place progressivement d’ici à 2035, pour passer de 140 000 véhicules par jour sur l’A3 sud à 40 000. À commencer par une baisse de la vitesse sur les autoroutes A3 et A86, d’abord à 70 km/h, puis à 50 km/h sur l’ensemble du territoire à l’horizon 2032. Le plaidoyer mise également sur une redistribution des voies, avec une voie réservée au covoiturage et aux transports en commun et, à terme, la création de trottoirs et de pistes cyclables. Enfin, une régulation de la circulation des poids-lourds est prévue.
Des transports en commun supplémentaires
Ces restrictions de circulation routière doivent être progressivement compensées par l’ouverture de nouvelles lignes de transport en commun, parmi lesquelles les futures lignes 15, 16, et 17 du Grand Paris Express, mais également la ligne CDG-Express en 2026, prévoit Est Ensemble. Des changements qui s’inscrivent sur un temps long. « Notre territoire, le moins bien desservi en transports en commun en proche couronne, ne peut plus attendre les promesses de création ou de prolongement de lignes », estiment les signataires du plaidoyer, qui n’a pas été signé par les élus du groupe de la droite et du centre.
Parmi les initiatives voulues, un festival « Ouvrir la voie » pourrait voir le jour dès 2025. Sur le modèle du Paris sans voiture, il consisterait à fermer l’autoroute A3 entre la porte de Bagnolet et le pont de Bondy un dimanche par an et pendant l’été, afin de « l’ouvrir aux cyclistes, aux piétons, aux rollers et à d’autres usages ».
À terme, l’objectif est de faire en sorte que les autoroutes « accueillent une diversité d’usagers, des mobilités différentes et des usages collectifs conviviaux […] ; qu’elles ne coupent plus les villes en deux, mais qu’elles deviennent de véritables avenues, supports de vie urbaine, d’activité économique et de biodiversité. »
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