Inventeur du cinéma féerique, Georges Méliès a façonné l’imaginaire du 7ᵉ art à partir de ses rêves parisiens. Entre le boulevard Saint‑Martin, Montreuil et le musée qui lui est dédié, parcourez les lieux où le magicien du cinéma a vécu, tourné et rêvé.
Paris est non seulement le berceau de Georges Méliès, mais aussi le décor de ses premières inventions, de ses illusions publiques mais aussi de ses revers. Né dans la ville, il y achète le théâtre Robert‑Houdin, y expérimente le cinéma et finit ses jours dans l’oubli avant sa renaissance posthume.
Entrez dans le monde merveilleux de celui qu’on appelle encore aujourd’hui le “magicien du cinéma”, en suivant ses pas dans la Ville Lumière.
Qui était Georges Méliès ?
Pionnier du cinéma, Georges Méliès a transformé la prise de vue fixe en art de l’imaginaire. Illusionniste de formation, il découvre le cinématographe à Paris et crée plus de 500 films, dont le célèbre Voyage dans la Lune. Il installe par la suite son studio à Montreuil, mais ses projections et inventions rayonnent dans tout Paris.
Ses films documentaires des débuts montrent d’ailleurs des vues de Paris (les Champs‑Élysées, le Champ de Mars, la Seine, les Invalides) comme s’il composait des cartes postales animées de la capitale. Oublié, ruiné, puis redécouvert, il devient après sa mort une figure majeure dans l’histoire du 7e art.
Les lieux à découvrir sur les traces de Georges Méliès à Paris
Le 29 boulevard Saint‑Martin (3ᵉ arr.). Georges Méliès naît ici le 8 décembre 1861, comme l’atteste une plaque commémorative apposée sur l’immeuble.
Le théâtre Robert‑Houdin (2ᵉ arr.). Très tôt, il fréquente les théâtres parisiens, notamment le théâtre Robert‑Houdin qu’il acquiert en 1888 avec l’idée de mêler prestidigitation et projection. C’est un tournant dans sa carrière : Méliès y présente ses illusions mais aussi ses premiers films, transformant les spectacles de magie en projections enchantées et mêlant illusion vivante et illusion filmique. C’est là aussi qu’il fait ses premiers essais de trucages, de surimpressions, d’arrêts caméra, de fondus et de changements d’échelle, inventant les techniques du cinéma spectacle. Le théâtre est démoli en 1924 en raison du percement de la dernière partie du boulevard Haussmann.
Les studios de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Pour élargir ses capacités de tournage, Méliès installe deux studios vitrés à Montreuil, dans la propriété héritée de son père, au 3 rue François‑Debergue. Là, il tourne de nombreuses ‘féeries’ et scènes fantastiques, avec décors peints, miniatures et machineries. Ce studio est le premier du genre en France à allier l’espace clos de tournage et l’atelier de création. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, les difficultés financières conduisent Méliès à vendre ses équipements, à fermer son théâtre et à abandonner ce lieu.
La gare Montparnasse (14ᵉ arr.). Après ses succès, Méliès sombre dans l’oubli. Il se reconvertit modestement avec sa femme, l’actrice Jehanne d’Alcy, qui ouvre une boutique de jouets dans la gare Montparnasse pour subsister. Méliès y vend des bonbons et des sucreries.
Le cimetière du Père-Lachaise (20ᵉ arr.). Georges Méliès meurt à l’hôpital Léopold‑Bellan à Paris en janvier 1938 et est inhumé au cimetière du Père‑Lachaise où une tombe accueille les visiteurs, surmontée d’un buste le représentant.
Le square Georges‑Méliès (12ᵉ arr.). Nommé en son honneur depuis 1959, on y flâne entre les parterres de fleurs et les arbres.
Le Musée Méliès (12ᵉ arr.). Pour faire vivre son œuvre, la Cinémathèque française consacre un Musée Méliès de plus de 800 m², présentant machines, costumes, affiches, maquettes et films restaurés. Un espace dédié à sa mémoire et à la magie cinématographique qu’il inventa.
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