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“J’aurais aimé être préparé” : à Montreuil, on brise les tabous sur la santé mentale des pères

par Louis DANIELle 17 mai 202517 mai 2025
“J’aurais aimé être préparé” : à Montreuil, on brise les tabous sur la santé mentale des pères

 8 à 10% des pères connaissent la dépression post-natale. A Montreuil, où associations et institutions s’attellent à accompagner les parents, on a brisé les tabous lors du Forum santé 2025 de la ville. Témoignages.

“La santé mentale des parents est essentielle, mais souvent reléguée au second rang. Devenir parent est en général présenté comme un pur moment de bonheur. Derrière ça, il y a souvent de la fatigue, des doutes, une solitude et de plus en plus des crises en tout cas des crises que de plus en plus de parents s’autorisent à décrire“, constate Sabrina Hedhili. La sage-femme qui est coordinatrice du réseau “Naître dans l’Est Francilien” (NEF), animait ce mercredi la table-ronde sur la santé mentale des parents organisée par la ville de Montreuil à l’occasion du Forum Santé.

“Le problème, c’est que l’on a du mal à faire venir les pères“

Un thème qui ne doit rien au hasard, plusieurs initiatives ayant vu le jour sur le territoire pour l’accompagnement des parents et futurs parents. Dernière en date, le projet Partage2 a mis en place depuis décembre des séances groupe de parole mensuels, le mardi et le mercredi de 18h à 20h à l’hôpital intercommunal André Grégoire. “On est parti du constat que les pères ont peu d’endroits où poser des questions et sont peu intégrés à la maternité. On a donc décidé de créer un espace pour qu’ils puissent s’exprimer et contribuer à leur faire prendre conscience de leur rôle et de leur place“, explique Marine Duny, psychologue à la maternité André Grégoire. “Le problème, c’est que l’on a du mal à faire venir les pères“, soupire Zoubida Djillali sage-femme de PMI qui co-anime les groupes de paroles notamment avec Irene Gaillard, également présente à la table-ronde.

La dépression post-natale touche entre 10 et 20% de mères et 8 à 10% des pères

Plus longue et profonde que le baby blues, la dépression post-natale touche entre 10 et 20% des mères et 8 à 10% des pères, souligne Sabrina Hedhili. Un mal-être qui se traduit parfois aussi en suicide maternel. “Ces chiffres sont souvent sous-estimés parce; que jusqu’à peu, il y avait véritable tabou. Mais de de plus en plus de personnes, en particulier les jeunes, s’autorisent à en parler, ce qui poussent les professionnels de la santé, mais aussi les associations, à mettre en place des temps d’échanges“, explique-t-elle. 

© CH

Pour faire face à ces dépressions post-partum, Sabrina Hedhili salue les “évolutions dans le parcours périnatal qui a très longtemps été centré exclusivement sur les femmes“. Le ministère de la santé a ainsi rendu obligatoire l’entretien prénatal en 2020. Celui-ci est complété en 2022 par un entretien post-natal (à effectuer dans les 6 à 8 semaines qui suivent l’accouchement) sur le même modèle, pour sonder comment l’accouchement a été vécu, quels bouleversements l’arrivée de l’enfant a eu dans la vie du couple. “C’est est une vraie révolution parce qu’on s’accorde un temps en dehors de toute consultation médicale et on prend en compte la santé psychique des parents dont on sait que c’est un préalable essentiel au bon développement de l’enfant“, pointe Sabrina Hedhili. À noter aussi, le passage du congé paternité de 7 à 21 jours en 2021, bien que seuls 71% des pères avaient pu prendre ce congé en 2022. 

“J’aurai aimé être préparé“

Sauf que ces entretiens périnataux ne sont pas une généralité, de l’aveu même des participants à la table-ronde. Cyril, père de deux garçons de 2 et 3 ans, aurait ainsi voulu être plus armé face aux bouleversements de l’enfantement. Un témoignage rare, d’un père qui a accepté de confier la détresse psychologique dans laquelle la parentalité l’a plongée. “On parle beaucoup du projet d’avoir un enfant, mais c’est un terme qui m’insupportait complètement : un projet c’est un plan de financement, c’est un budget. Moi je voulais juste faire un enfant avec la personne que j’aime. Peut-être que je l’ai pris à la légère. En fait, il s’avère que c’est vraiment un projet et j’aurai aimé être préparé“, observe Cyril. 

“Je sentais que je perdais pied, que ma vie m’échappait complètement“

De fait, Cyril et sa compagne ont dû recourir à une procréation médicale assistée (PMA) qui s’est révélée un véritable parcours du combattant. “Après une première fausse couche un peu tardive, on se rend compte avec la deuxième que l’on entre dans un parcours difficile. J’ai dit à ma compagne que si la nature ne nous permettait pas d’avoir un enfant, ce n’était pas très grave, mais je voulais garder cette candeur que l’on a quand on veut avoir un enfant. Sauf qu’une fois qu’on est dedans, c’est difficile d’en sortir. En France, les soignants nous disent qu’il faut faire trois fausses couches pour faire toutes les analyse pour savoir d’où cela vient. On est placé dans une disposition psychique particulière quand on sait comment va se terminer la troisième grossesse“, relate Cyril. Des expressions douloureuses restent comme lorsqu’une gynécologue leur conseille d’aller en Espagne faire un don d’ovocytes. “Ce ne sera pas votre matériel génétique, mais ne vous inquiétez pas, ce sera votre enfant“, nous dit-on. “On est sortis de ce rendez-vous complètement effondrés“, souffle-t-il. Le couple consulte ensuite six gynécologues “avec des discours complètement différents“, dont un qui propose directement une FIV (fécondation in vitro) “Là, la candeur disparaît complètement. Et puis on trouve une gynécologue que j’appelle Mrs Wolf [en référence au film Pulp fiction] qui a trouvé le problème. La 4eme grossesse va à son terme. Tout ce passe bien“, poursuit-il. Entre temps, un an et demi se sont écoulés. “L’enfant arrive, pleure beaucoup, mais on gère. Tout le monde me disait que je faisais ce qu’il fallait. Mais je sentais que perdais pied, que ma vie m’échappait complètement“, confie-t-il.

“Tous les jours quand je prenais le RER pour aller travailler, j’avais envie de me jeter en dessous“

La dépression, raconte Cyril, arrive à l’arrivée du deuxième enfant. À ses sept mois, le couple apprend de la gynécologue (Mrs Wolf), que s’ils veulent un autre enfant, “c’est maintenant”. Un timing serré. “Ma compagne qui vient d’une famille nombreuse le veut. Les discussions se passent super mal et je perds le match“, indique-t-il. Cyril flanche, aux bords des larmes. “Tous les jours quand je prenais le RER pour aller travailler, j’avais envie de me jeter en dessous. J’avais mis sept mois pour mon premier garçon, à être content d’être papa, avec les premières interactions, les premiers guilis et les premières nuit complètes. Je le dis clairement, le deuxième enfant m’a gâché ma parentalité. Je suis passé d’une relation père-enfant à construire, à la gestion d’un truc où on part au plus pressé“, se souvient-il. Aujourd’hui, fait-il savoir, “ça va beaucoup mieux depuis Noël“. C’est un psychologue de Ville-Evrard, spécialiste de la petite enfance, qui l’a “sorti de l’eau“, à raisons de deux séances par semaine pendant dix-huit mois. Cyril est même devenu vice-président d’une crèche associative.

Lutte contre l’isolement social, ouverture, partage d’expériences et de bons plans… À Montreuil, plusieurs associations œuvrent pour libérer la parole, comme Les Loupiotes, qui a installé depuis cinq ans un réseau d’accompagnement basé notamment sur des pauses parentalité organisées dans une dizaine de cafés. L’association LÉA (Lieu Écoute Accueil), localisée dans le Haut Montreuil, a mis en place depuis trois ans des groupes de paroles trimestrielles pour l’accompagnement à la parentalité des pères.

L’objectif de club-montreuil.com est de parler de Montreuil dans la transparence en vous procurant la visibilité de tout ce qui est en lien avec ce sujet sur la toile L’équipe club-montreuil.com vous propose ce papier qui traite de « Entreprendre à Montreuil » mais aussi des actualités de notre ville afin de comprendre comment vit notre territoire. Ce post a été reconstitué du mieux possible. Vous avez l’opportunité d’utiliser les coordonnées indiquées sur le site pour apporter des explications sur cet article traitant du thème « Entreprendre à Montreuil ». Il y a de prévu de multiples développements sur le sujet « Entreprendre à Montreuil » d’ici peu, on vous incite à visiter notre site web périodiquement.

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Louis DANIEL

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