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Ils étaient une dizaine à braver la pluie pour se faire entendre, à l’heure où les habitants prennent le chemin du travail. Mardi 24 septembre 2024, le long de l’ex-nationale 2, des travailleurs sans-papiers soutenus par la CGT ont installé un piquet de grève devant le chantier du futur centre d’innovation des rugbys à Pantin (Seine-Saint-Denis). Des travaux colossaux et emblématiques. Lancé il y a un an en grande pompe avec la Fédération française de rugby (FFR) et le Département de la Seine-Saint-Denis, le chantier ambitionne de faire du stade Raoul Montbrand « le petit Marcoussis ».
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Conditions de travail illégales
Dans le viseur des grévistes, la société Hoad, domiciliée à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et auparavant à Sartrouville (Yvelines). Cette entreprise de plomberie pratique, selon les grévistes, des conditions de travail illégales. Licenciements arbitraires, salaires versés en retard, heures supplémentaires non rémunérées et congés payés inexistants font partie de la longue liste de griefs qui lui sont reprochés.
« Ça fait deux ans que je travaille pour l’entreprise et je n’ai jamais eu le droit à des congés payés. Ceux qui les ont réclamés ont été licenciés », rapporte Fadiga Sambou, travailleur gréviste, embauché en CDI. En tout, 19 personnes ont été licenciées depuis le début de l’année pour avoir réclamé leurs droits, selon les salariés. « Nous ne sommes pas des esclaves », clame le tract distribué aux salariés et aux passants.
Avec leur contrat de CDI en main, tous pensaient être déclarés et pouvoir obtenir leur régulation. Sauf que sur les fiches de paye, leur numéro de sécurité sociale n’est pas conforme. « J’ai rendez-vous dans deux semaines à la préfecture. Comment je fais ? C’est comme travailler au noir », se désole Fadiga Sambou.
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Piquets de grève tournants
Derrière cette petite PME, tous les regards convergent vers Green Power, société du BTP qui a pignon sur rue à Sartrouville. Depuis le 6 septembre, les travailleurs sans-papiers organisent des piquets de grève tournants sur les différents chantiers emblématiques de l’entreprise en Île-de-France afin de faire valoir leurs droits et alerter sur leur situation, en vain.
Si le lien entre les deux sociétés n’est pas officiellement avéré, grévistes et syndicats ne sont pas dupes. « Nos camions sont marqués Green Power, nos équipements aussi », affirme un salarié. Selon Pappers, site web d’information légale, juridique et financière sur les entreprises françaises, les deux sociétés ont à leur tête les deux mêmes dirigeants.
« C’est une pratique courante du monde du BTP. Ils ouvrent des entreprises, qu’ils ferment au bout de quelque temps pour masquer leurs pratiques frauduleuses », dénonce Michel Campagnac, responsable de l’union locale CGT de Bezons (Val-d’Oise). Contactée, la société Green Power n’a pas répondu à nos questions à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Au-delà du chef d’entreprise, qualifié de « voyou », la CGT s’attaque aussi aux maîtres d’œuvre. Ici, notamment, la Fédération française de rugby. « Les donneurs d’ordre ne peuvent pas ne pas savoir quand ils font des appels d’offres et profitent des bas tarifs de ces entreprises sans scrupule. Tout le monde est au courant », poursuit le responsable syndical.
Contrat de sous-traitance
En réponse, la FFR indique à actu Paris que la maîtrise d’œuvre a été confiée à la société NGE Bâtiment, qui a conclu avec Green Power un contrat de sous-traitance « conformément à la législation en vigueur ». Elle précise que la société Hoad, mise en cause par les grévistes, n’intervient pas sur le chantier du stade Raoul-Montbrand. « La société Hoad dont les agissements présumés sont dénoncés […] n’est donc pas associée au projet de construction en cours », défend la FFR qui ajoute qu’elle « (n’est) pas en mesure de confirmer » que cette dernière serait une filiale de la société Green Power.
Dans ce cadre, la FFR botte en touche en précisant que les ouvriers en grève actuellement ne travaillent pas sur le chantier du stade Raoul-Montbrand. Contactée, la société NGE Bâtiment n’a pas répondu à nos sollicitations.
De son côté, le département de la Seine-Saint-Denis, qui a conclu avec la FFR une convention d’occupation du domaine public leur permettant de réaliser le centre d’innovation, se dit « soucieux du respect des droits des travailleurs » et affirme qu’il interroge la fédération « afin d’obtenir des éclaircissements ». Après trois semaines de mobilisation, les salariés n’ont toujours pas été reçus par leur direction.
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