Peut-on, en pleine ville, voir renaître un paysage horticole passé ? C’est le petit miracle accompli par Patrick Fontaine dans son verger situé non loin de l’impasse Gobétue, sur les hauteurs de la ville de Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Le long de ses murs, des pêchers, des pommiers et des poiriers poussent et grimpent dans des formes tout sauf orthodoxes.
Certains arbustes adoptent la silhouette d’un grand éventail, d’autres partent en d’infinies volutes. Le jardinier créateur de ce spectacle végétal n’est pourtant pas un artiste farfelu. Au contraire, à travers ces formes arboricoles sculptées, il suit à la lettre une tradition horticole ancestrale, inventée il y a quatre siècles, celle dite des « murs à pêches » de Montreuil.
« En 2010, dès que la mairie m’a attribué cette parcelle de 200 mètres carrés, j’ai été impressionné par ce clos entouré de quatre murs, orientés nord-sud. C’était une friche, il y avait du travail, mais je voyais bien que le soleil réchauffait les murs du terrain et que ceux-ci, durant la nuit, restituaient cette chaleur au jardin, permettant d’obtenir des fruits précocement. J’ai écouté ce que ces fameux murs avaient à me raconter, et je n’ai pas été déçu », confie le jovial cuisinier retraité devenu arboriculteur.
Dans son verger cultivé en bio, Patrick Fontaine pratique le palissage à la loque, une technique employée par les jardiniers de Montreuil. L’arbre fruitier devenu grand, celui-ci doit être palissé, autrement dit taillé et orienté dans sa pousse le long du mur. On accroche alors les branches sur des clous avec une bande d’étoffe appelée la loque. On aurait presque le sentiment d’une crucifixion, mais, grâce à ces « serres murales », les fruits naissent à profusion.
Dans ce jardin poussent encore des variétés de grosses et délicieuses pêches emblématiques de la production montreuilloise, comme la Grosse Mignonne ou le Téton de Vénus. « Des fruits longtemps de luxe, qui, marqués de dessins délicats faits au pochoir en papier, étaient admirés sur les tables royales comme sur les marchés parisiens », explique Bernard Lelièvre, président du jardin-école de la très ancienne Société régionale d’horticulture de Montreuil.
Voisine du verger paradisiaque de Patrick Fontaine, une autre parcelle de l’impasse Gobétue retrace cette grande histoire arboricole locale. A Montreuil, les journées étaient rudes et longues pour les ouvriers horticoles, comme en témoignent les précieuses photographies réalisées au début du XXe siècle par Augustine Savard, qui appartenait à une famille d’horticulteurs et de fleuristes locaux.
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