Une foule silencieuse. Des policiers qui tentent de réguler la circulation. Des élus locaux. Des stars de la scène rap. Une ville entière. Mardi après-midi, à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, il y avait du monde pour accompagner Werenoi. Il a été enterré dans le cimetière qui se trouve juste au-dessus de la cité où il a grandi, Jean-Moulin. C’est triste à en mourir. A l’entrée, un service de sécurité local veille : les images sont interdites et les vautours nombreux ; ceux qui sont prêts à beaucoup pour avoir un cliché à revendre. Jérémy Bana Owona, son blaze à l’état civil, 31 ans, laisse du monde derrière lui. Son départ fait causer sur les réseaux sociaux. Il est le plus gros vendeur d’albums en France en 2023 et en 2024. Son public est aussi grand que sa place est maigre dans les médias.
La vérité se trouve là : dans des circonstances similaires, des vedettes de variété, loin derrière lui au classement des ventes, auraient été racontées en long et en large. Des mots jolis qui font chialer et de belles images. L’annonce de la mort du rappeur a peu fait les gros titres dans la journée de samedi. Son nom ne figurait presque pas dans les journaux de lundi. Une double disparition. Le Montreuillois résume une époque où le décalage est roi. Un public jeune qui écoutait ses sons en boucle. Une partie du pays qui ne connaissait même pas son existence. D’où vient Werenoi ? Pourquoi est-il autant écouté ? Par qui ? Qui se cache derrière sa paire de lunettes ? Que raconte-t-il dans ses morceaux ? Les questions ne manquent pas.
La curiosité est absente chez la grande presse, Libé compris. J’ai déjà vu des têtes changer à la seconde dans la rédaction, des programmes voler en éclat, des réunions improvisées, de la tension après une sale nouvelle : un artiste qui rejoint l’autre monde après avoir marqué son temps. La presse aime raconter les morts. Werenoi, rappeur de son temps, artiste à succès disparu trop tôt, qui a fait pleurer un bout entier de la jeunesse du pays, n’a pas eu la place à la hauteur du statut qu’il a raflé comme un grand – si l’on excepte les tentatives de polémique de CNews, typiques de la bollosphère.
On en revient au décalage. C’est peut-être la réponse à la fameuse question : pourquoi, comme lui, de nombreux rappeurs à succès (Ninho, Jul, PNL) cheminent-ils en parlant peu (ou pas du tout) à la «grande presse» ? Ils communiquent à leur manière, dans leur coin, sans avoir peur de ne pas se faire comprendre, ou avec des streamers qui ont grandi dans le même milieu. Une suite logique : de nombreux rappeurs n’attendent plus rien des médias et de leur monde. Ils refusent de nager dans une mer ou ils sont décrits comme des poissons à part, alors qu’ils enchaînent les tubes et les guichets fermés.
Le traitement à minima de la mort de Werenoi le prouve, une nouvelle fois. A la fin de la cérémonie, la foule s’est éparpillée par petites grappes. J’ai entendu à trois reprises : «A ce qui paraît tout à l’heure, il y avait des journalistes…» Ils disent «à ce qui parait», sans trop y croire, comme si la logique de tout cela – des journalistes assistant aux obsèques d’une star de la chanson –, leur paraissait invraisemblable.
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