Depuis le 18 décembre, une vingtaine de femmes sans domicile sont accueillies dans un gymnase de la commune. La municipalité déplore le manque de structures d’accueil en Île-de-France.
Le 17 décembre dernier, la ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis) annonçait renouveler pour la 14e année consécutive son dispositif d’accueil hivernal auprès d’une vingtaine de femmes « vivant seules, à la rue, en rupture et privées d’hébergement ».
« Il y a une situation du mal-logement, avec des enfants à la rue, qui est très forte. On estime qu’il y a 25 femmes enceintes qui risquent d’accoucher alors qu’elles n’ont pas de logement », alertait Patrice Bessac, maire communiste de Montreuil, au micro de BFM Paris Île-de-France le 18 décembre dernier.
Jusqu’au 1er février 2025, 25 femmes âgées de 18 à 56 ans seront accueillies dans un gymnase de la commune après avoir été orientées par le numéro d’urgence sociale le 115.
La rue, « un monde qui fait très peur »
Elles sont reçues de 18 heures à 10 heures par les équipes d’Emmaüs et s’appuient sur des médiatrices et un veilleur de nuit, qui se relaient sur place. Ces femmes aux parcours souvent difficiles bénéficient ainsi d’une parenthèse de tranquillité et de sérénité durant l’hiver.
Parmi elles se trouvent Carine, 42 ans, et sa fille âgée de 18 ans. Expulsées en août de leur logement situé en Essonne pour un impayé de loyer, elles dorment depuis dans la rue.
« Du jour au lendemain, vous vous retrouvez à la rue, c’est pas évident. C’est un monde qui fait très peur, surtout nous, les femmes. On est sujettes aux agressions, on fait vraiment très attention », raconte-t-elle au micro de BFM Paris Île-de-France.
Carine, « en tant que maman », souhaite mettre sa fille « en sécurité avant tout ». L’accueil proposé par la mairie de Montreuil est vu comme un « réconfort », qui leur permet d’être « au chaud » et de « manger ». Carine regrette tout de même de devoir passer le réveillon de Noël dans une structure d’hébergement d’urgence.
« J’aimerais bien cuisiner, c’est le soir de Noël, donc on aurait bien aimé avoir un sapin et pouvoir lui offrir ce qu’elle veut. C’est triste, mais voilà… », conclut-elle, émue.
Des solutions pérennes proposées
Si le dispositif offre une solution de mise à l’abri immédiate à ces femmes, l’objectif de la mairie de Montreuil est de leur trouver des solutions à plus long terme afin de les aider à retrouver une situation plus stable.
Ainsi, pendant toute la période d’accueil, des professionnels médico-sociaux se relaient pour réaliser « un suivi social, un bilan de santé, un accompagnement pour les démarches administratives… », liste Patrice Bessac.
La priorité de la commune est ainsi de « sortir de la rue » les bénéficiaires du dispositif et de les accompagner vers « des structures d’hébergement plus pérennes que des gymnases », comme l’explique Marie-Hélène Le Nedic, directrice du pôle action sociale et hébergement d’Emmaüs Alternatives.
L’année dernière, sur les 25 femmes accueillies par la mairie, « plus de la moitié ont eu des places d’hébergement avant la fermeture du gymnase », poursuit Marie-Hélène Le Nedic. Les autres ont été orientées vers un autre gymnase à Livry-Gargan. Cette année, les locaux ont été complets « dès le deuxième jour » d’ouverture.
Patrice Bessac estime que la plupart des autres villes de Seine-Saint-Denis « se comportent de manière égoïste ». L’édile rappelle que « le rôle des villes, c’est d’appliquer la loi » concernant l’accueil des personnes à la rue.
« Ça devient criminel »
Le maire déplore en outre le fait « qu’il n’y a pas assez de logements sociaux en Île-de-France » et que dans certaines villes, ceux-ci représentent « moins de 5% » du parc locatif. « Ça devient criminel », s’insurge Patrice Bessac. Une analyse en partie partagée par Marie-Hélène Le Nedic.
« Si ces femmes sont arrivées dès le premier jour, c’est que ça fait longtemps qu’elles appelaient le 115, longtemps qu’elles étaient à la rue… Aujourd’hui, en mise à l’abri, il n’y a que le gymnase de Montreuil. Aucune autre ville ne s’est proposée », assure-t-elle.
Une autre femme, âgée de 32 ans, dormait « dans les gares ». Elle a été accueillie à Montreuil après avoir échappé à une agression à la gare du Nord. Au gymnase, elle est « rassurée » et profite d’une situation plus « apaisante ».
« On dort en sécurité, c’est comme si on était à la maison. Chacun à son casier, nos affaires sont en sécurité », poursuit-elle.
Cette trentenaire apprécie également la compagnie des autres femmes. « C’est important. Je ne souhaite à personne d’être seul. Chacun a son histoire mais on est entre nous et on rigole. Pour oublier nos problèmes, quelques secondes, quelques heures », confie-t-elle.
Une autre bénéficiaire était habituée à dormir près du centre hospitalier de Saint-Denis. « Ici, c’est mieux que dehors […]. Il y a un lit qui nous attend chaque soir », affirme-t-elle. « Il y a la sécurité, des personnes qui veillent sur nous… C’est très bien », ajoute une autre femme isolée, sans domicile depuis « deux mois ».
Ces femmes pourront bénéficier d’un accueil rassurant durant encore un peu plus d’un mois, avec l’espoir de ne pas se retrouver de nouveau sans domicile au lendemain de la fermeture du gymnase.
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