Le 7 août 2024, Le Canard Enchaîné a publié une enquête révélant les relations douteuses entre l’Association des Maires d’Île-de-France (Amif) et certaines entreprises bénéficiant de marchés publics dans les communes adhérentes, dont plusieurs de Seine-Saint-Denis. Le journal a mis en lumière des pratiques de complaisance où des entreprises financent généreusement des voyages à l’étranger, des journées de golf et des événements exclusifs pour les élus, sous couvert de journées d’études.
Ces pratiques, loin d’être isolées, concernent directement les entreprises locales, souvent tentées de rejoindre des structures telles qu’Amif Partenaires, une association regroupant des entreprises mais qui, sous des apparences respectables, s’est révélée être un double de l’Amif permettant de faire transiter des fonds entre les entreprises et les activités au profit des élus. Cette organisation, présidée par Stéphane Beaudet, maire d’Évry-Courcouronnes, mais aussi vice-président de madame Valérie Pécresse, et domiciliée à la même adresse que l’Amif, gère et finance en partie ces voyages et événements grâce à des fonds provenant d’entreprises tributaires des marchés publics de ces mêmes communes.
Pour les entreprises de Montreuil et de la Seine-Saint-Denis, il est crucial de comprendre les risques associés à ces montages. Bien que l’adhésion à l’Amif Partenaires puisse sembler offrir des opportunités de visibilité et de réseautage, elle implique aussi un engagement dans des pratiques qui frôlent le lobbying voire la corruption. Ces financements, souvent habilement dissimulés sous des activités d’apparence légitime, finissent par mettre en jeu la réputation des entreprises qui y participent.
Le journal a également mis en évidence que les maires des communes membres de l’Amif, dont certains de Montreuil et de la Seine-Saint-Denis, ont non seulement bénéficié de ces avantages, mais ont aussi fait rembourser leurs frais, déjà réduits grâce aux financements des entreprises, par leurs propres collectivités. Ces pratiques soulèvent de sérieuses questions sur la transparence et l’intégrité des transactions entre les élus et les entreprises. Après ces révélations du Canard Enchainé, les maires qui ont choisi d’adhérer à l’AMIF vont certainement devoir s’expliquer sur ce qui a justifié leur décisions.
À Montreuil, où le tissu économique est constitué de nombreuses PME, il est essentiel de maintenir une distance éthique vis-à-vis de telles structures. Les entreprises locales doivent être vigilantes et éviter de se laisser entraîner dans des schémas qui pourraient nuire à leur image et les exposer à des enquêtes futures. S’engager dans ces montages peut s’avérer dangereux, non seulement pour la réputation de l’entreprise, mais aussi pour la confiance qu’elle inspire à ses partenaires et clients.
En conclusion, alors que l’Association des Maires de France et d’autres associations de maires se concentrent sur des activités utiles et ne proposent pas de tels avantages douteux, il est recommandé aux entreprises de Montreuil et de la Seine-Saint-Denis de repenser leur implication dans des associations telles qu’Amif Partenaires. La prudence est de mise pour éviter de tomber dans des pratiques contraires à l’éthique et de préserver ainsi une relation saine avec les acteurs publics.